Que fait la SAFER?
Dans le cas des investisseurs chinois des SCA de l’Indre, elle ne peut rien faire« . Au point que la Safer a appris que des exploitations agricoles avaient changé de main par des on-dit, et au final, par les journaux, plus d’un an après que la première opération eut lieu. Les investisseurs chinois n’ont pas racheté intégralement les exploitations agricoles, ils ont racheté toutes les parts sociales, moins quelques unes, qu’ils ont laissées aux anciens propriétaires

Certes, mais l’acquisition dans le Berry ne s’est pas faite totalement dans les règles de l’art. Le groupe China Hongyang n’a racheté que 98 % des parts des exploitations berrichonnes et ce par l’intermédiaire d’un homme d’affaires très discret, Marc Fressange fondateur de Wanadoo et de Ouhlàlà, une entreprise spécialisée dans la commercialisation de vin français en Chine (sollicité à plusieurs reprises, celui-ci n’a pas donné suite à nos demandes d’interviews). L’administration s’est d’ailleurs saisie de ce dossier. Entrée en vigueur le 1er avril — soit avant le rachat des terres du Berry — la loi d’avenir sur l’agriculture impose en effet (article 29) à tout nouveau propriétaire d’obtenir l’autorisation du préfet avant toute exploitation de terres. En se basant sur cette loi, l’Etat vient de déposer deux mises en demeure aux propriétaires chinois de l’Indre pour leur interdire de poursuivre leurs semis… N’est-ce pas là un exemple de patriotisme économique mal placé ? Pour la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire, le problème est celui de l’installation de jeunes exploitants français, rendue forcément plus compliquée par l’arrivée de richissimes investisseurs et la spéculation qui peut en découler.