Une centaine de personnes, inquiètes du projet de centre d’entreposage des déchets militaires radioactifs, se sont rassemblées hier.
Vous voulez un thé bien chaud ?, propose un militant du Comité citoyen pour des alternatives au nucléaire (CCAN) à un habitant de Neuvy-Pailloux, venu dénoncer ce projet qui est actuellement à l’enquête publique et qui fait l’objet d’une contestation grandissante.
Hier, le comité avait installé un stand devant la mairie pour apporter des informations au public et pour lui faire signer une pétition qui sera remise le 5 janvier au commissaire-enquêteur. Pétition qui dénonce « les insuffisances d’un projet » que les militaires de la 12 e Bsmat ont présenté et défendu dernièrement.
” Quels types de déchets ? ”
La base de soutien du matériel de l’armée entrepose déjà des déchets radioactifs et le projet prévoit que ce site deviendrait national pour recevoir les déchets de trente autres. Les déchets seraient acheminés par la route et le volume initial, à l’ouverture du site, est estimé à 219 m 3 . A sa fermeture, vingt-cinq ans plus tard, il devrait atteindre 916 m 3 .
« Nous sommes inquiets, affirme une habitante de Neuvy, venue signer la pétition, car nous ne savons pas précisément de quels types de déchets nous allons hériter. »
Beaucoup, militants antinucléaires ou simples citoyens, estiment que l’Indre, département peu peuplé, ne doit pas se voir imposer ce projet qui pourrait être très mauvais en terme d’image. « Nous avons étudié attentivement le dossier soumis à l’enquête publique, précise Raphaël Tillié, membre du collectif. Nous avons constaté beaucoup d’insuffisances, comme des risques de pollution des captages d’eau, l’absence de filière de recyclage, la présence de deux agriculteurs bio sur place. C’est pourquoi nous demandons que l’enquête soit prolongée et que le périmètre de l’enquête soit élargi. Et une réunion d’information publique contradictoire en présence de l’armée. »
D’autres personnes présentes hier, devant la mairie, réclament l’abandon pur et simple de ce projet. « Nous ne sommes pas la poubelle de la France, lance une jeune femme. Nous préférons de vrais projets de développement pour le département. »
NR DU 27/12/2011