Depuis 2011, l’association “ Baudres préservé ”, comme d’autres associations, lutte sans répit et avec succès pour empêcher l’implantation d’éoliennes.

L’association Baudres préservé tenait, vendredi, sa toute première assemblée générale avec un invité de marque : Alain Bruguier, président national de Vent de colère, fédération qui rassemble des centaines d’associations de France avec comme dénominateur commun, la lutte contre l’éolien industriel.
Pour l’association de Baudres, depuis décembre 2011, la vie n’a pas été de tout repos. Mais la mobilisation a été payante, du moins pour le moment. « Grâce à nos différentes actions auprès de la municipalité, des conseillers généraux, des sénateurs, des députés, du préfet et du président de la région Centre, les communes de Baudres, Langé, Vicq-sur-Nahon et Luçay-le-Mâle ont été sorties du Schéma régional éolien par le conseil régional, le 22 juin. Décision validée par l’arrêté du préfet le 28 juin 2012 », détaille François Pineau, président de Baudres préservé.
Pourtant si la bataille a été gagnée, la guerre est loin d’être terminée. Et la vigilance reste de rigueur puisque le promoteur éolien ne désarme pas dans la poursuite de son projet. « Fin 2012 et début 2013, il a mis à jour quatre dossiers d’études portant sur l’impact, l’écologie, acoustique et le paysage, afin de relancer son projet auprès de la préfecture », avance le président Pineau dans son rapport annuel.

La bataille de Baudres n’est pas la seule. En terre indrienne, des propriétaires et des élus mènent une lutte sans merci contre ces projets qui représentent une manne immédiate pour les communes. A tort estime Alain Bruguier : « Les élus ne se rendent pas compte qu’ils se passent eux-mêmes les menottes. Ce qu’il faut savoir c’est que la société d’éoliennes qui démarche n’est jamais celle qui installe. Cela devrait interpeller non ? L’installation d’éoliennes est synonyme de baux emphytéotiques. L’exploitation est d’une durée de 15 ans, et non de 20 comme l’annoncent les démarcheurs. Que va-t-il se passer lorsque les acquis à l’exploitation seront terminés et qu’il n’y aura plus de recettes. On obligera les propriétaires à démanteler les éoliennes. »

Alain Bruguier détaille que, « lorsque la puissance du vent est insuffisante, c’est un réseau électrique qui vient au secours de l’immense engin à pales. Dans l’Indre, les implantations qui s’inscrivent dans le Schéma régional éolien tombent dans cette logique et sont donc inadaptées. »

Un collectif d’associations fait front
C’est, entre autres, une des raisons pour lesquelles s’est constitué un collectif très actif. Il est composé de trois associations : Vivre en Boischaut-Nord, l’R de rien et, donc, Baudres préservé. Ce collectif a réuni des centaines de signatures pour empêcher que l’implantation d’éoliennes sur leur territoire. Son action a été saluée par Alain Bruguier. Il compte désormais que les prochaines élections municipales rendront raison à leurs élus dont certains ont décidé comme à Baudres, d’abandonner tout projet éolien sur leurs terres.

repères

Combien ça coûte ?
> Les calculs menés par Syndicat des énergies renouvelables-FEE montrent que la charge fiscale au titre de la taxe professionnelle est actuellement en moyenne de 5.513 € par MW et par an. Ce qui est confirmé par le très récent rapport parlementaire qui fait état d’environ 6.000 € par MW et par an. Un calcul rapide montre, pour deux à trois éoliennes de 2 MW, un revenu de 36.000 € par an. Mais une part seulement, après répartition entre Département et Région, revient à la commune.
> Le coût d’une étude d’impact est de 50.000 €.
> La perte de valeur sur une habitation, dans un périmètre de 3 km environ représente, selon l’association, 40.000 €
> Les opposants mettent également en avant un manque à gagner en terme de taxe d’habitation, « puisque l’implantation d’un parc éolien freine l’arrivée de nouveaux habitants ». Or, cette taxe sera à l’avenir, la principale ressource des communes.
> « Les provisions faites par les promoteurs pour le futur démantèlement des machines sont loin de couvrir les quelque 600.000 € de coût réel par éolienne installée, qui risque d’incomber en premier lieu au propriétaire du terrain, qui souvent l’ignore », concluent les associations d’opposants.

NR du 27/05/2013