Gournay décharge

Centre d’enfouissement des déchets de Gournay : Le Préfet et le Président du Conseil Général autorisent de fait l’importation de 60 000 tonnes par an de déchets à enfouir

Le site de Gournay qui devait, selon le dossier remis par l’exploitant (la SEG), être plein en juin 2012 continue à accueillir des déchets 9 mois après. Mais cela ne doit poser aucun problème au représentant de l’état qui ne semble pas s’être offusqué de cette fausse déclaration contenue dans le dossier d’enquête publique.

Le plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA) se fixe pour objectif pour 2015 une réduction des déchets ultimes avec un maximum annuel de 100 600 tonnes de déchets à enfouir. Qu’à cela ne tienne, abondance de biens ne nuit pas, avec cette autorisation préfectorale nous aurons la capacité d’enfouir 170 000 tonnes par an.

Que ce plan (le PDEDMA) suppute dans une phrase de 40 mots sur un total de 150 pages qu’il pourrait arriver que les objectifs de valorisation des déchets organiques ne soient pas atteints ! Alors là, pas question pour notre Préfet de se laisser déborder par les déchets. La solution n’est pas d’agir pour que ces objectifs soient atteints en mettant en place des plans d’actions avec les collectivités gestionnaires. Diable non, il faut absolument des capacités d’enfouissement supplémentaires au cas où cela surviendrait.

Nous arrivons ainsi à ce paradoxe d’un département qui se dote d’un PDEDMA ambitieux, aux dires de ses promoteurs, pour la réduction des déchets « ultimes » (selon la loi : les déchets à enfouir, dits déchets ultimes, ne peuvent être ni réutilisés, ni recyclés ni transformés ni valorisés) et qui va voir ses capacités d’enfouissement de déchets augmenter de 60 000 tonnes par an ! Alors même que l’excédent de capacité sera de 60 000 tonnes (hors importations) en 2015 selon le PDEDMA.

Mais d’où viendront ces 60 000 tonnes supplémentaires à enfouir ? Nous importons déjà des déchets de Haute Vienne et de Creuse pour un total de 15 000 tonnes annuelles. Les exploitants des centres d’enfouissement (en jargon ISDND) vont-ils démarcher d’autres collectivités hors département pour rentabiliser leur investissement sur les nouveaux sites de Châtillon sur Indre et Gournay (mise en place d’installations de biogaz post enfouissement) ? Monsieur le Préfet a-t-il la réponse ? Dans son arrêté il indique que des déchets pourront être importés sous réserve que cela soit transitoire, et aucune limite de tonnage n’est fixé, tout est donc possible.

Pour Europe Ecologie Indre :

– Il faut surseoir à la mise en exploitation du site de Châtillon en raison des graves risques de pollution des sols et repenser globalement les sites de stockage du département.
– Il y a urgence à séparer les déchets organiques des autres déchets dans tout le département afin de valoriser les matières fermentescibles.
– Il y a urgence à encourager, soutenir et fédérer les initiatives engagées par les collectivités, visant à la maîtrise et à la baisse du volume des déchets et à l’installation de recyclerie près des déchetteries.
– Il est urgent que les services de l’état s’engagent dans le sens de l’histoire et cessent de promouvoir des solutions passéistes qui ne créent pas d’emplois, qui découragent celles et ceux qui veulent aller de l’avant et qui sont un risque pour l’environnement actuel et futur.
– Il faut enfin interdire les importations supplémentaires de déchets en provenance d’autres départements.

Dominique Viard et Caroline Gauthier
Porte-paroles d’Europe Ecologie Indre

Lien avec EELV indre