Le Blanc. Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de Protection des oiseaux, a ouvert, hier, les conférences de Chapitre Nature, avec un plaidoyer pour la préservation de la biodiversité.

Infatigable défenseur de la cause animale, Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux, a ouvert les conférences de Chapitre Nature, hier, devant près de deux cents personnes. A l’issue de la projection du film produit pour les 100 ans de l’association, il s’est livré à un véritable plaidoyer pour la préservation de la biodiversité. « On nous dit : “ C’est la crise. ” Mais on ne se pose pas la question de savoir s’il faut préserver la Joconde ; on sait qu’il n’y en aura plus jamais. Pour l’outarde canepetière, c’est pareil. » Au-delà des arguments éthiques, « qui ne suffisent pas », il convient donc d’en trouver d’autres, plus marquants : l’argent. « Les abeilles travaillent gratuitement pour nous, les poissons sont gratuits, même s’il faut aller les chercher, etc. Tous ces services rendus par la nature, ça représente 40 % de l’économie mondiale. Or, ces services sont en déclin de 60 %. Si nous ne bougeons pas, ils impacteront directement l’économie mondiale. C’est une chose qui a été bien comprise pour le réchauffement climatique. Pour la biodiversité, c’est la même chose. On a puisé dans les ressources sans compter. On a pris conscience que c’était grave. La question est de savoir si la folie va aller plus vite que la raison. » Qu’est-il alors possible de faire, à l’échelle locale ? « Des initiatives comme ici, au Blanc, où il y a un partage culturel et naturaliste de valeurs simples, délicieuses, merveilleuses, ça participe de l’action nécessaire pour préserver la biodiversité. Je crois qu’on peut gagner. On n’a pas le droit de baisser les bras. Einstein disait que le monde n’est pas tant dangereux à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et qui laissent faire. Et bien au Blanc, vous regardez mais vous ne laissez pas faire. Et ça, c’est bien. »

NR du 18/05/2012