Environnement

Accueil/Environnement

Les oiseaux français décimés par l’agriculture

Dans les campagnes françaises, les oiseaux déclinent «à une vitesse vertigineuse», avec une perte d’un tiers d’individus en 15 ans, constatent mardi 20 mars le MNHN et le CNRS. La faute de pratiques agricoles irrespectueuses de l’environnement, en particulier des pesticides, qui minent les chaînes alimentaires.

Menée via le programme de sciences participatives Stoc (Suivi temporaire des oiseaux communs), animé par le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), la première étude révèle que la France a vu une fonte de 33% des effectifs d’oiseaux vivant en zone agricole depuis 2001, au niveau national.

LES PERDRIX EN CHUTE DE 80%
L’autre série de résultats, menée sur la Zone atelier «Plaine et Val de Sèvre» du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), confirme ces résultats au niveau local: menée sur 160 points d’écoute suivis depuis 1995 par des chercheurs du Centre d’études biologiques de Chizé (Deux-Sèvres), elle révèle un déclin de 35% pour l’alouette, et de 80% pour la perdrix.
Ces résultats viennent confirmer les résultats d’une étude britannique publiée en novembre 2014, qui estimait à 421 millions le nombre d’oiseaux disparus en Europe depuis 1980, en particulier des espèces aussi communes que le moineau domestique, l’étourneau sansonnet, la perdrix grise et l’alouette.

LA BIODIVERSITÉ COMMUNE EN CRISE
«Cette tendance touche toutes les espèces inféodées au milieu agricole: la biodiversité commune connaît un très fort déclin. Cela aurait été impensable il y a une vingtaine d’années, et pourtant ces espèces souffrent aussi des pratiques de l’homme sur l’environnement, notamment de l’agriculture», explique au JDLE Benoît Fontaine, coordinateur du programme Stoc et chercheur au Centre des sciences de la conservation (Cesco, MNHN/CNRS/université Pierre-et-Marie-Curie).
Comment expliquer un déclin aussi rapide? Pour les chercheurs, c’est l’intensification agricole, particulièrement marquée ces 25 dernières années, qui est responsable de cette catastrophe. Avec deux grandes causes: les changements d’usage des sols, dont les grandes monocultures qui entraînent la disparition d’habitats pour les espèces, et les pesticides.

PESTICIDES: EFFETS DIRECTS ET INDIRECTS
La nocivité de ces derniers est en partie directe, par imprégnation des oiseaux, selon un phénomène de bioaccumulation du fait de leur position en haut de chaîne alimentaire. Contactée par le JDLE, Sabrina Gaba, de l’unité Agripop (CNRS/Inra) au Centre d’études biologiques de Chizé, évoque ainsi des travaux montrant un effet d’une imprégnation par les néonicotinoïdes sur la survie des perdrix.
Mais l’effet serait surtout indirect: «on parle beaucoup des néonicotinoïdes, du fait de leur impact sur les pollinisateurs, mais toutes les substances qui visent les plantes [adventices], les champignons et les insectes assèchent une source de nourriture pour d’autres espèces. C’est tout un maillon de la chaîne alimentaire qui disparaît», explique Benoît Fontaine.

UNE ALIMENTATION QUI SE RARÉFIE
A l’automne 2017, une étude allemande révélait ainsi la disparition de trois quarts des effectifs d’insectes depuis le début des années 1990. Selon des données non publiées, obtenues dans la Zone atelier «Plaine et Val de Sèvre», la tendance serait similaire en France, avec une baisse de 80% des effectifs d’insectes depuis le début des années 1990.
En matière de phytosanitaires, «on arrive au bout du système. Il faut complètement renverser notre manière de voir les choses, envisager l’agriculture d’une toute autre façon. Il n’est pas trop tard: il y a une prise de conscience indéniable de la société. C’est ce que montre l’essor du bio: cette préoccupation pour la santé est aussi bénéfique pour les oiseaux et les insectes», juge Benoît Fontaine.
LA NÉCESSITÉ D’UNE RÉVOLUTION AGRICOLE

Face à la rapidité du déclin de la biodiversité, le nécessaire aggiornamento agricole surviendra-t-il à temps? «On peut être optimiste, et espérer un changement drastique, mais il faut constater que les mesures prises ces dernières années, en faveur de l’agro-écologie ou avec les plans Ecophyto [qui visent une réduction de l’usage des pesticides, ndlr], ont eu peu d’impact sur les pratiques», note Sabrina Gaba.
Pour Benoît Fontaine, «la situation est dramatique, mais on peut vraiment faire quelque chose. Pour cela, il faut redresser la barre à tous les niveaux, que ce soit au niveau des citoyens et des consommateurs, des autorités et des agriculteurs», «pris dans un système qui leur échappe en grande partie et dont beaucoup ne demandent rien d’autre qu’un changemen

2018-04-27T23:36:50+01:00mars 20th, 2018|Biodiversité, Environnement|Commentaires fermés sur Les oiseaux français décimés par l’agriculture

Interdiction des produits phytosanitaires en Zones Non Agricoles et pour les Amateurs

En France, le plan Ecophyto et la loi Labbé (Février 2014) visant à mieux encadrer l’utilisation des produits phytopharmaceutiques sont modifiés par la loi de transition énergétique (Ministère de l’écologie).
Le texte définitif de la loi a été publié au Journal Officiel de la République Française le 18/08/2015.

Les interdictions initiales sont avancées (Article 68) :
pour les produits pour les Zones Non Agricoles (entretien des espaces verts, des forêts, des promenades accessibles ou ouvertes au public, et des voiries excepté dans les zones étroites ou difficiles d’accès) : l’interdiction est avancée au 01/01/2017 à la place du 01/01/2020
pour les produits à usage amateur : l’interdiction est avancée au 01/01/2019 à la place du 01/01/2022
Ces interdictions ne s’appliquent pas aux produits de bio-contrôle, aux produits qualifiés à faible risque, ni aux produits dont l’usage est autorisé dans le cadre de l’agriculture biologique. De plus, entre le 01/01/2016 et le 01/01/2017, les distributeurs doivent engager un programme de retrait de la vente en libre-service des produits destinés aux amateurs.

A partir du 01/01/2017, les produits de protection des plantes ne seront plus accessibles en libre-service pour les particuliers mais seulement via un conseiller certifié.

Ceci ne s’appliquera pas aux produits de biocontrôle ni aux produits composés de substances de base uniquement.

RECAPITULATIF pour la France :
Interdiction des produits pour les Zones Non Agricoles : 01/01/2017
Interdiction de la vente en libre-services des produits à usage amateur : 01/01/2017
Interdiction des produits à usage amateur : 01/01/2019

2018-05-03T16:16:49+01:00janvier 30th, 2017|Environnement|Commentaires fermés sur Interdiction des produits phytosanitaires en Zones Non Agricoles et pour les Amateurs

Consultation relative à la mise sur le marché et à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et de leurs adjuvants

Le projet d’arrêté visant à encadrer l’utilisation des pesticides a été mis en consultation. Il a été allégé par rapport au projet de texte en discussion courant décembre, notamment sur les mesures de protection des riverains et des travailleurs.

Plus de zones non traitées pour protéger les riverains
Le projet d’arrêté présenté en octobre prévoyait la mise en place de zones non traitées (ZNT) à proximité des lieux d’habitation, des espaces publics et des lieux accueillant des groupes de personnes vulnérables. Un périmètre de protection de 5, 10 ou 20 mètres était prévu, selon le niveau de risque des produits épandus. Une évolution que les associations de protection de l’environnement avaient saluée et que la FNSEA décriait. En effet, cette disposition allait plus loin que ce que prévoit la loi d’avenir agricole, c’est-à-dire de restreindre l’usage des phytosanitaires dans le seul périmètre des établissements accueillant des personnes sensibles. Finalement, le gouvernement aura entendu les agriculteurs puisque ces mesures ne figurent plus dans le projet de texte mis en consultation.

Des périmètres de protection autour des cours d’eau
En revanche, les dispositions visant à éviter la pollution des points d’eau par la dérive de pulvérisation ou le ruissellement des produits phytosanitaires ont été maintenues. Le projet d’arrêté fixe des distances à respecter entre les bordures de cours d’eau et les zones traitées (5, 20, 50, 100 mètres et plus) selon les produits utilisés et leur dangerosité. Cette obligation n’est pas applicable aux produits bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché pour une utilisation sur plantes aquatiques ou semi-aquatiques ou sur rizière. Des dérogations peuvent également être décidées par arrêté.

Le 6 juillet 2016, le Conseil d’État avait demandé au Ministère de l’Agriculture d’abroger l’arrêté du 12 septembre 2006 relatif à la mise sur le marché et à l’utilisation des produits phytosanitaires dans un délai de six mois pour un motif procédural. En effet, le Conseil d’État avait jugé que le texte aurait dû faire l’objet d’une notification auprès de la Commission européenne et des autres États membres pour une partie de ses dispositions.

Contexte
Le présent projet d’arrêté est pris en application des articles L. 253-7 et R. 253-45 du code rural et de la pêche maritime. Il actualise les dispositions de l’arrêté du 12 septembre 2006 ayant le même objet, ce dernier étant abrogé par le présent projet d’arrêté.

Objectifs
Le présent projet d’arrêté prévoit des dispositions encadrant la mise sur le marché et l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et de leurs adjuvants.
Il fixe notamment la vitesse maximale du vent au-delà de laquelle ces produits, s’ils sont utilisés en pulvérisation ou poudrage, ne peuvent pas être appliqués, les délais à respecter entre l’application du produit et la récolte et le délai de rentrée minimum applicable aux travailleurs agricoles après l’utilisation des produits.
Il prévoit également des dispositions pour limiter les pollutions ponctuelles, relatives notamment à l’épandage et à la vidange des effluents phytopharmaceutiques.
Par ailleurs, il comporte des mesures visant à éviter la pollution des points d’eau par la dérive de pulvérisation ou le ruissellement de ces produits.
Sont concernés par ce projet de texte les titulaires et demandeurs d’autorisations de mise sur le marché, de permis de commerce parallèle et d’expérimentation pour des produits phytopharmaceutiques et leurs adjuvants ainsi que les utilisateurs de ces produits et travailleurs agricoles.

Le dossier est également consultable sur le site Vie publique

La période de consultation est ouverte du 13 janvier au 3 février 2017 inclus.
Les observations peuvent être envoyées à l’adresse électronique suivante en précisant l’objet « arrêté utilisation PPP » :
consultations-public.bib.dgal@agriculture.gouv.fr

A télécharger

Projet d’arrêté modifiant l’arrêté du 12.09.06 (PDF, 149.77 Ko)

2018-05-03T16:12:30+01:00janvier 27th, 2017|Agriculture, Environnement|Commentaires fermés sur Consultation relative à la mise sur le marché et à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et de leurs adjuvants

Consultation publique relative à la mise sur le marché et à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques

Le projet d’arrêté visant à encadrer l’utilisation des pesticides a été mis en consultation. Il a été allégé par rapport au projet de texte en discussion courant décembre, notamment sur les mesures de protection des riverains et des travailleurs.

Plus de zones non traitées pour protéger les riverains
Le projet d’arrêté présenté en octobre prévoyait la mise en place de zones non traitées (ZNT) à proximité des lieux d’habitation, des espaces publics et des lieux accueillant des groupes de personnes vulnérables. Un périmètre de protection de 5, 10 ou 20 mètres était prévu, selon le niveau de risque des produits épandus. Une évolution que les associations de protection de l’environnement avaient saluée et que la FNSEA décriait. En effet, cette disposition allait plus loin que ce que prévoit la loi d’avenir agricole, c’est-à-dire de restreindre l’usage des phytosanitaires dans le seul périmètre des établissements accueillant des personnes sensibles. Finalement, le gouvernement aura entendu les agriculteurs puisque ces mesures ne figurent plus dans le projet de texte mis en consultation.

Des périmètres de protection autour des cours d’eau
En revanche, les dispositions visant à éviter la pollution des points d’eau par la dérive de pulvérisation ou le ruissellement des produits phytosanitaires ont été maintenues. Le projet d’arrêté fixe des distances à respecter entre les bordures de cours d’eau et les zones traitées (5, 20, 50, 100 mètres et plus) selon les produits utilisés et leur dangerosité. Cette obligation n’est pas applicable aux produits bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché pour une utilisation sur plantes aquatiques ou semi-aquatiques ou sur rizière. Des dérogations peuvent également être décidées par arrêté.

Le 6 juillet 2016, le Conseil d’État avait demandé au Ministère de l’Agriculture d’abroger l’arrêté du 12 septembre 2006 relatif à la mise sur le marché et à l’utilisation des produits phytosanitaires dans un délai de six mois pour un motif procédural. En effet, le Conseil d’État avait jugé que le texte aurait dû faire l’objet d’une notification auprès de la Commission européenne et des autres États membres pour une partie de ses dispositions.

Contexte
Le présent projet d’arrêté est pris en application des articles L. 253-7 et R. 253-45 du code rural et de la pêche maritime. Il actualise les dispositions de l’arrêté du 12 septembre 2006 ayant le même objet, ce dernier étant abrogé par le présent projet d’arrêté.

Objectifs
Le présent projet d’arrêté prévoit des dispositions encadrant la mise sur le marché et l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et de leurs adjuvants.
Il fixe notamment la vitesse maximale du vent au-delà de laquelle ces produits, s’ils sont utilisés en pulvérisation ou poudrage, ne peuvent pas être appliqués, les délais à respecter entre l’application du produit et la récolte et le délai de rentrée minimum applicable aux travailleurs agricoles après l’utilisation des produits.
Il prévoit également des dispositions pour limiter les pollutions ponctuelles, relatives notamment à l’épandage et à la vidange des effluents phytopharmaceutiques.
Par ailleurs, il comporte des mesures visant à éviter la pollution des points d’eau par la dérive de pulvérisation ou le ruissellement de ces produits.
Sont concernés par ce projet de texte les titulaires et demandeurs d’autorisations de mise sur le marché, de permis de commerce parallèle et d’expérimentation pour des produits phytopharmaceutiques et leurs adjuvants ainsi que les utilisateurs de ces produits et travailleurs agricoles.

Le dossier est également consultable sur le site Vie publique

La période de consultation est ouverte du 13 janvier au 3 février 2017 inclus.
Les observations peuvent être envoyées à l’adresse électronique suivante en précisant l’objet « arrêté utilisation PPP » :
consultations-public.bib.dgal@agriculture.gouv.fr

A télécharger

Projet d’arrêté modifiant l’arrêté du 12.09.06 (PDF, 149.77 Ko)

2018-05-03T15:43:40+01:00janvier 15th, 2017|Agriculture, Environnement|Commentaires fermés sur Consultation publique relative à la mise sur le marché et à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques

Un forum pour apprendre à vivre sans pesticides, à Villedieu, le mardi 27 septembre 2016

Villedieu-sur-Indre. Les collectivités sont conviées au 2 e forum autour des alternatives aux pesticides, mardi.

Avec quatre-vingt-dix-sept villes et villages de l’Indre y ayant participé, la première édition du forum autour des alternatives aux pesticides avait remporté un véritable succès, l’an dernier, à Écueillé. Le Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) Indre-Berry et Indre Nature, à l’origine de ce rendez-vous, remettent donc le couvert, cette année, pour une deuxième édition, à Villedieu-sur-Indre.

Avec toujours le même objectif : permettre aux élus et aux agents des collectivités concernées de mieux comprendre la démarche « Zéro pesticide », d’en savoir plus sur la gestion différenciée et les techniques alternatives, etc.
Les participants seront accueillis, mardi, de 13 h 30 à 14 h, à la salle des fêtes de Villedieu. Une série d’interventions aura ensuite lieu, jusqu’à 15 h 30, sur La Loi Labbé, ce qu’il faut retenir, par la FNE Centre-Val de Loire ; La Réglementation et les bonnes pratiques phytosanitaires, ou comment diminuer les risques de contamination des eaux superficielles, par l’Onema ; Objectif zéro pesticide dans l’Indre : actualités et résultats, par le CPIE et Indre Nature ; Les Couverts végétaux, par l’entreprise Pissier.
De 15 h 30 à 17 h, des entreprises ou des revendeurs locaux présenteront sur leur stand des solutions préventives ou curatives alternatives à usage de pesticides (gazon, paillage, plantes couvre-sol, sedum, jachères, fleuries, désherbage mécanique, lutte biologique intégrée…).
Un stand sur l’opération Objectif zéro pesticide, présentant les différentes techniques et actions de sensibilisation mises en place dans l’Indre sera aussi proposé et le film réalisé sur l’opération dans l’Indre sera diffusé.
Enfin, à 15 h 30 et 16 h 15, au cours de visites de Villedieu, les élus et agents de la commune évoqueront leur expérience dans la mise en place de techniques alternatives (trottoir végétalisé, semis en pied de mur…).

Forum autour des alternatives aux pesticides, mardi 27 septembre, à partir de 13 h 30, à la salle des fêtes de Villedieu-sur-Indre.
La NR du 24/09/2016

2017-02-05T18:54:13+01:00septembre 25th, 2016|Environnement|Commentaires fermés sur Un forum pour apprendre à vivre sans pesticides, à Villedieu, le mardi 27 septembre 2016

La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt

Projet porté par Stéphane Le Foll

L’agriculture française, les filières agroalimentaires et forestières sont des leviers pour relever le défi de la compétitivité économique, sociale et environnementale. La loi d’avenir du 13 octobre 2014 permet la mise en œuvre concrète de l’agro-écologie dans l’objectif d’une performance à la fois économique, environnementale et sociale de nos exploitations agricoles. Depuis que le texte a été promulgué, déjà près de 250 Groupements d’Intérêt Économique et Environnemental ont été créés. Au 10 février 2016, 73 mesures réglementaires d’application de la loi ont été prises ; la loi a ainsi été mise en œuvre à 81%.

LE CONTEXTE
Quelques décennies de modernisation rapide ont profondément transformé l’agriculture de notre pays. C’est désormais une activité fortement mécanisée, très régulée par les pouvoirs publics et les organismes professionnels, inscrite dans des dispositifs de certification et de contrôle et intégrée dans le circuit des échanges économiques, disposant d’une protection sociale spécifique.
Aujourd’hui, l’agriculture française doit répondre à de nouveaux défis. Celui de la compétitivité pour conserver son avance au niveau mondial et pour contribuer au développement productif de la France. Celui de continuer à assurer une production alimentaire de haut niveau qualitatif et en quantité suffisante face à l’augmentation de la population mondiale, et enfin de s’inscrire dans la transition écologique. La jeunesse et l’agro-écologie sont deux des priorités de la loi du 13 octobre 2014.

DE QUOI S’AGIT-IL ?
Le 11 février 2016, Stéphane Le Foll a organisé une journée dédiée à la loi d’Avenir, l’occasion de faire un état des lieux sur sa mise en oeuvre. En effet, 73 mesures réglementaires d’application ont été prises, soit 81% des mesures qui devaient être prises.
“Regardons ce qui est déjà en cours de réalisation : près de 250 Groupements d’Intérêt Economique et Environnemental créés depuis que le texte est promulgué, un foncier agricole mieux protégé, une gouvernance des Safer améliorée. La loi permet aussi une plus grande maîtrise de l’utilisation des intrants. Dans un souci de transparence, le consommateur a accès aux résultats des contrôles sanitaires, effectués dans les restaurants, ou encore les cantines et les restaurants collectifs. L’ancrage territorial de l’alimentation et l’éducation à l’alimentation sont des axes forts concrètement à l’œuvre sur le terrain. La rénovation des référentiels de diplômes de l’enseignement agricole est en marche, les établissements sont engagés pour enseigner à produire autrement (…) Un programme national de la forêt et du bois a été mis en place pour 10 ans, ainsi que de nouvelles possibilités de financement pour cette filière à travers un fonds stratégique. Enfin une programmation stratégique clarifiée et renforcée pour l’agriculture Outre-mer permet de consolider et d’ancrer territorialement les filières de production, en diversifiant la production et en intégrant les principes de l’agro-écologie”, a notamment indiqué le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt.

GARANTIR LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTALE DES FILIÈRES AGRICOLES ET AGROALIMENTAIRES
Une grande partie du travail a été faite pour mettre en place les outils qui permettront, demain, de faire changer nos modèles agricoles. Ainsi la loi du 13 octobre 2014 prévoit de :
– créer les groupements d’intérêt économique et environnemental (Giee) : ces collectifs d’agriculteurs souhaitant s’engager dans l’agroécologie pourront bénéficier de majorations dans l’attribution des aides publiques afin de mettre en place des projets visant la double performance économique et environnementale. Le décret précisant la procédure de reconnaissance des Giee a été publié le 14 octobre 2014, dès la promulgation de la loi. Depuis mars 2015, ils sont une réalité : début 2016, près de 250 Giee ont déjà été créés.
http://www.gouvernement.fr/action/la-loi-d-avenir-pour-l-agriculture-l-alimentation-et-la-foret
– préciser la notion de transparence pour les groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec) ;
– permettre au médiateur des relations commerciales agricoles de pouvoir être saisi de tout litige portant sur les contrats de vente ou livraison de produits agricoles ou alimentaires.

L’AGRO-ÉCOLOGIE, UN NOUVEAU MODÈLE POUR LA FRANCE
Le projet agro-écologique pour la France “agricultures, produisons autrement”, lancé le 18 décembre 2012, engage l’agriculture sur la voie de la triple performance sociale, économique et écologique pour faire de l’environnement un atout de sa compétitivité.
La moitié des exploitations engagées vers l’agro-écologie d’ici 2025, c’est l’objectif.
Préfigurant les groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE) introduits par la loi d’avenir, plusieurs collectifs d’agriculteurs se sont déjà lancés dans la transition agro-écologique en répondant dès début janvier 2014 à l’appel à projet “mobilisation collective pour l’agro-écologie”. Ils ont ouvert ainsi la voie à tous ceux qui veulent s’engager à faire évoluer les systèmes de production.
2015 a marqué l’An 1 de la généralisation de l’agro-écologie, grâce à la mise en place depuis 2012 des leviers la rendant possible : réforme de la PAC, loi d’Avenir agricole, plans pour le développement de la méthanisation, du bio, de réduction des antibiotiques…
L’adhésion à ce modèle progresse chez les agriculteurs : 45% d’entre eux se considèrent déjà engagés dans cette démarche. Et “les moins de 35 ans sont beaucoup plus impliqués”. “Les lignes bougent,” constatait Stéphane Le Foll, qui poursuit ce travail de conviction.

LES NOUVELLES ORIENTATIONS DU PLAN ECOPHYTO :
Le 30 janvier 2015, tirant le bilan de l’échec du 1er plan Ecophyto de 2008, Stéphane Le Foll a aussi présenté le nouveau plan d’actions Ecophyto. L’objectif demeure de réduire de 50% en 2025 l’utilisation de produits phytosanitaires en agriculture, avec un palier intermédiaire de 25% en 2020. “Si l’on ne fait rien, les phytosanitaires sont comme une bombe à retardement” a rappelé le ministre. Le précédent plan a échoué car il avait fixé “un objectif trop ambitieux sans se “demander si les modèles agricoles en place pourraient le supporter.”
Ce plan de réduction engage une nouvelle méthode, basée sur l’accompagnant des agriculteurs vers de nouveaux modèles de production:
1/ Il s’appuiera sur la diffusion de techniques plus économes en intrants : rotation des cultures, alternatives naturelles aux pesticides (biocontrôle), machinisme innovant, … On passe d’une agriculture intensive en intrants, en chimie, en azote, en énergie fossile à une agriculture intensive en connaissance et en innovation.
2/ Il déploiera l’expérience des 2 000 fermes pionnières qui, elles, ont vu l’utilisation des pesticides baisser en moyenne de 12% en 2013 : le nombre de ces fermes passera à 3 000. Chacune entraînant 10 exploitations autour d’elle.
3/ Il expérimentera la mise en place de “certificats d’économie de produits phytosanitaires” (CEPP) avec une obligation pour les distributeurs de ces produits de baisser de 20% le nombre de doses utilisées sur 5 ans, et des pénalités financières sur leurs marges si l’objectif n’est pas atteint. Ainsi, “au lieu de vendre un produit, les distributeurs seront incités à vendre plus de services, c’est-à-dire apprendre aux agriculteurs à utiliser la juste quantité ou des techniques alternatives.”
Ce nouveau plan Ecophyto est au coeur du modèle agro-écologique engagé depuis 2012.

“FAIRE DE LA FRANCE LE LEADER EUROPÉEN DE L’AGROÉCOLOGIE”
L’agroécologie c’est une troisième voie, entre l’agriculture biologique et la culture ou l’élevage intensifs, pratiqués avec force machine, engrais et pesticides. L’agroécologie est davantage écoresponsable : elle s’appuie sur les évolutions de l’agroéconomie afin d’optimiser les cultures et les élevages tout en limitant l’impact sur la nature à long terme. L’objectif de Stéphane Le Foll : “Faire de la France le leader européen de l’agroécologie.”
Les 18 et 19 septembre 2014, le premier symposium international sur l’agro-écologie pour la sécurité alimentaire et la nutrition organisé par la FAO à l’initiative de la France a été l’occasion pour Stéphane Le Foll de rappeler l’engagement de la France pour permettre l’émergence de nouvelles pratiques agricoles combinant performance économique et écologique.
Ce symposium qui a rassemblé plus de 350 participants (chercheurs, agriculteurs, ONG, décideurs publics…) venant de plus de 30 pays marque une prise de conscience à l’échelle de la planète autour des enjeux de l’agro-écologie.
Le ministre a rappelé la logique du projet agro-écologique français, qu’il a lancé le 18 décembre 2012, tout en soulignant le caractère primordial du partage d’expérience comme facteur clef de succès. Il a également souligné que l’agro-écologie procédait d’une volonté politique et a proposé de mettre en place un groupe des pays amis de l’agro-écologie afin de stimuler de façon continue le développement de ces pratiques à l’échelle du monde.

Lien avec l’article sur gouvernement.fr

2018-09-10T11:39:51+01:00mars 7th, 2016|Agriculture, Environnement|Commentaires fermés sur La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt

Arrêté recensant les cours d’eau dans le département de l’Indre

La préfecture de l’Indre a mis en ligne le 23 décembre 2015 un arrêté recensant les cours d’eau du département de l’Indre identifiés pour l’application des mesures de police de l’eau et de l’environnement.

Il fait suite à l’article sur la Cartographie des cours d’eau dans le département de l’Indre

Il prend en compte les avis reçus des représentants des diverses catégories d’usagers locaux (collectivités, associations, syndicats professionnels, établissements publics, etc) pendant la phase d’échanges et de consultations qui s’est déroulée au deuxième semestre 2015, avec notamment plusieurs réunions plénières d’un comité de pilotage entre le 6 juillet et le 17 décembre 2015.

Le présent arrêté recense, sur la base de la jurisprudence du Conseil d’État, les cours d’eau identifiés dans le département de l’ Indre:
Lien avec l’arrêté du 23/12/2015

Carte des cours d’eau de l’Indre :
Lien avec la carte

en bleu: les cours d’eau pour lesquels les interventions et travaux allant au-delà de l’entretien courant relèvent d’une déclaration ou d’une autorisation au titre de la Loi sur l’eau et les milieux aquatiques,
en gris ou cyan: les tronçons devant encore faire l’objet d’une expertise avant de conclure quant à leur classement; dans l’attente, les intervenants qui souhaitent réaliser des travaux, allant au-delà de l’entretien courant, devront s’enquérir de la faisabilité du projet auprès du service de l’État chargé de la police de l’eau, DDT de l’Indre, pour vérifier s’ils relèvent ou non d’une déclaration ou d’une autorisation au titre de la Loi sur l’eau et les milieux aquatiques.

Article L210-1 du code de l’Environnement
L’eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d’intérêt général.

2017-02-05T18:54:14+01:00décembre 24th, 2015|Environnement|Commentaires fermés sur Arrêté recensant les cours d’eau dans le département de l’Indre

Cartographie des cours d’eau dans le département de l’Indre

Ségolène Royal a adressé le 3 juin aux préfets une instruction relative à la cartographie et l’identification des cours d’eau et à leur entretien. Une circulaire qui demande aux préfets de réaliser une cartographie exhaustive des cours d’eau sur tous les territoires où elle est possible, c’est à dire là où les référentiels disponibles (notamment les cartes IGN au 1/25.000) « sont assez complets pour servir de base à une cartographie fiable ».
Le problème est que de nombreux agriculteurs, propriétaires fonciers et collectivités locales contestent en effet le classement en “cours d’eau” et s’opposent aux critères retenus par le ministère.

Lien de présentation du projet sur le site de la préfecture

La préfecture de l’Indre doit cartographier les cours d’eau d’ici le 15 décembre 2015 avec pour enjeu une obligation d’entretien et l’application de la police de l’eau. Le texte réaffirme la nécessité de cumuler trois critères pour conclure à l’existence d’un cours d’eau :
– la présence et la permanence d’un lit naturel à l’origine,
– un débit suffisant une majeure partie de l’année,
– l’alimentation par une source.
Ces trois critères valables pour l’ensemble du territoire national doivent néanmoins « s’apprécier en fonction des conditions géographiques et climatiques locales », précise l’instruction. D’autre part, ces trois critères jurisprudentiels étant parfois « difficiles à apprécier à un moment donné », il sera possible de s’appuyer sur des indices supplétifs, tels que la présence de vie aquatique.

Une cartographie exhaustive des cours d’eau du Boischaut nord :
L’ensemble de ces travaux devra associer toutes les parties concernées, au premier rang desquelles la profession agricole. Une évaluation de la mise en œuvre de cette cartographie à été adressée aux communes et étudiée par les conseils municipaux.

Lien avec la cartographie des cours d’eau sur la c-d-c d’Ecueillé Valençay

La qualité de l’eau et des cours d’eau constitue un bien commun qu’il est nécessaire de protéger. L’enjeu qui pose problème est la soumission à la police de l’eau, une obligation d’entretien et l’interdiction de certains travaux, ce qui rebutent certains agriculteurs et propriétaires.

Cette cartographie devrait permettre l’usage durable des milieux, la préservation de l’eau et des milieux aquatiques, la protection de la biodiversité et le respect des engagements européens de la France (directive cadre sur l’eau, directive habitats faune flore, directive nitrate, directive inondation, directive Inspire).

2016-03-06T13:08:09+01:00septembre 30th, 2015|Environnement|Commentaires fermés sur Cartographie des cours d’eau dans le département de l’Indre

Journée Nature à Palluau-sur-Indre, le samedi 12 septembre

Après une journée de découverte à Luçay-le-Mâle, l’association Indre Nature propose la découverte de la commune de Palluau sur Indre, samedi.

Rendez-vous pour une journée d’animations, de sorties et d’ateliers nature à Palluau-sur-Indre le Samedi 12 septembre.

Gratuit, sans réservation, venez vous baladez et découvrir la vallée de l’Indre et ses coteaux tout au long de cette Journée Nature.

Toute la journée, 10h à 18h,retrouvez nous, le stand, point de rendez-vous et exposition à la maison des associations.

9h à 11h30, sortie «Découverte des oiseaux». Nécessitant de se déplacer en covoiturage, cette sortie est limitée à 15 personnes.
10h , «Plantes et usages». Venez découvrir les plantes sauvages et certains de leurs usages le long des sentiers.
10h , sortie naturaliste et initiation à la photo nature. Débutants, confirmés ou juste curieux, venez vous baladez avec votre appareil photo
A partir de 12h, pique-nique participatif de l’Association. Apportez et partager vos spécialités solides et liquides

15h à 17h, «Découverte des insectes». Plongez dans le monde des insectes. Mollusques, criquets, sauterelles, vous saurez tout sur les petites bêtes.
15h à 17h, sortie et initiation à la photo nature. Débutants, confirmés ou juste curieux, venez vous baladez avec votre appareil photo
16h à 17h, «Fruits et baies sauvages». Découvrez ce que les bouchures ont à nous offrir !
18h, Verre de l’amitié pour les courageux participants de la journée

20h «Soirée papillons de nuit». Grace à une lampe spéciale venez admirer les mystères que recèle la nuit. Prévoir des vétéments chaud.
Renseignements : 02 54 22 60 20 (après-midi)

2017-02-05T18:54:14+01:00septembre 8th, 2015|Environnement|Commentaires fermés sur Journée Nature à Palluau-sur-Indre, le samedi 12 septembre

L’Assemblée vote l’interdiction de pesticides toxiques pour les abeilles

L’Assemblée nationale a voté ce jeudi l’interdiction de produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes. Une décision visant à protéger les abeilles, dont la vulnérabilité à ces produits est scientifiquement démontrée depuis 2012.

Adoptée contre l’avis du gouvernement, l’interdiction de ces substances pesticides entrera en vigueur en janvier 2016. Portée par Gérard Bapt et Delphine Batho, cette mesure fait suite à celles prises en 2013 au niveau européen. Lesquelles avaient déjà restreint l’utilisation de trois substances actives de la famille des néonicotinoïdes. Insuffisant pour l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) qui avait demandé, en juin dernier, un moratoire sur toute cette famille de produits neurotoxique désorientant les abeilles.
Les apiculteurs ont finalement obtenus gain de cause sur ce point, Gérard Bapt précisant que l’interdiction vise toute la famille des néonicotinoïdes. Cela afin d’éviter que l’industrie ne substitue des produits cousins après le retrait d’un produit précis, selon le député de Haute-Garonne. Cinq autres molécules présentant une toxicité aigüe pour les insectes restent néanmoins autorisées en France.
De son côté, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal (PS) s’était prononcée contre l’interdiction au motif que «le cadre européen ne permet pas, selon elle, une interdiction stricte». D’autant que l’exécutif planche déjà sur ces questions. Avis auquel s’est rangé la rapporteure Geneviève Gaillard (PS), défavorable à «une interdiction brute» de peur de «gêner les avancées du gouvernement». A l’UMP, c’est l’ironie qui prime, à l’instar des déclarations d’Antoine Herth. Le député du Bas-Rhin oppose que les problèmes des apiculteurs sont «multifactoriels» et appuie sur le caractère négatif d’une telle interdiction pour les agriculteurs français.
Trois fois moins de miel qu’en 1995

Des débats bien éloignés de la réalité écologique. Les analyses faisant état d’un taux de mortalité des abeilles très préoccupant – jusqu’à 30% aux Etats-Unis, 20% en moyenne en Europe -, il semblait temps d’agir. Evoquant des conditions météorologiques «catastrophiques pour les abeilles», l’Unaf porte ce taux de mortalité à 50 à 80% dans les grandes régions de production du sud du pays pour 2014. La production de miel a, quant à elle, était divisée par trois en 20 ans, pour le même nombre de ruches. L’association Générations futures valide pour sa part cette avancée mais souhaite «s’assurer que cet amendement ne soit pas revu lors du passage au Sénat».
Un peu de reconnaissance envers nos insectes pollinisateurs, qui assurent la reproduction des espèces végétales, ne serait pas de trop. Leur action est à l’origine d’un tiers de la production mondiale de nourriture. Sans eux plus de carottes, d’oignons ou de pommes. Une perte commerciale estimée à 153 milliards d’euros, l’équivalent du PIB du Portugal. «L’urgence de l’interdiction» apparaît ainsi évidente à la lumière d’«un fléau durant depuis trop d’années», a insisté la bien nommée Laurence Abeille, députée écologiste du Val-de-Marne.

2015-05-22T21:20:51+01:00mars 28th, 2015|Environnement|Commentaires fermés sur L’Assemblée vote l’interdiction de pesticides toxiques pour les abeilles
Aller en haut